Chanson - Le miroir d'Iris


Le Miroir d’Iris

Rém                     Lam               Rém
Vécurent jadis trois filles de roi
Rém                Lam         Do
Dotées d’une beauté époustouflante;
Rém                       Lam                 Rém
Deux soeurs bien hautaines ma foi,
Sib                 Lam          Rém
La dernière tendre et bienveillante.

On les mena dès leur jeune âge
Quérir les offrandes d’admirateurs;
Dans des couches voilées à leurs visages;
Passèrent les ans à leur grand malheur.

Refrain:
Rém             Lam         Do                 Sol
C’est sous le regard des hommes mortels
              Do              Sol         Rém
Que le monde, la beauté façonna;
Rém                 Lam         Do           Sol
Mais malheur à celles des plus belles,
Sib                    Lam        Rém
Dont l’aspect les anéantira…
Sib                     Lam       Rém…

Couplets:
En étant bien plus aimée que ses soeurs,
Iris se fit toujours plus étincelante;
Car en méprisant avec ardeur
Comment auraient-elles pu être galantes?

Un jour, les soeurs tirèrent les rideaux
Qui les séparaient du monde réel;
Deux jeunes princes chargés de cadeaux
S’empressèrent de marier les deux moins belles.

Refrain

Ainsi Iris livrée à elle-même,
Jalouse de la chance de ses soeurs
Se montra au peuple pour qu’ils l’aiment
Faisant presque d’eux ses possesseurs.

Atteignant presque la perfection
Crainte même au point de la prier;
Iris se dit que cette attention
Ne l’approcherait pas de quelqu’un à aimer

Refrain

C’est ainsi qu’elle joua le jeu de ses soeurs
Qui marqua leur vie à jamais
En détestant -mais pas de bon coeur-
Le peuple miséreux qui jadis l’adorait

Organisant grands bals et soirées
N’acceptant que bagues et argenteries;
La femme n’accueillit que des hauts placés
Attendant qu’un vaillant homme l’aime aussi.

<Interlude musical>

Un jour une femme se présenta
Vêtue de haillons sales et déchirés;
Iris quitta sa couche digne d’un roi
Et reçut en cadeau une psyché.

S’observant alors matin et soir
Jamais elle ne lâchait l’objet;
La femme s’aimait toujours plus sans voir
Que ses défauts le miroir accentuait.

Refrain

Un jour le miroir lui fit découvrir
Sur son blanc visage des impuretés,
Tous les miroirs elle fit détruire;
Mais cacha le sien hors de portée.

Mais un jour pluvieux un instant esseulée,
La belle sentit le besoin de s’admirer
Mais hélas!, l’horreur, tôt se fit révéler :
En un monstre Iris s’était transformée.

Refrain

Lançant le sombre objet sur le plancher
Iris eu tôt fait de reprendre ses esprits;
Les éclats lui montrant sa vraie beauté
Elle put avoir quelques instants de répit.

Un vassal venant s’occuper d’Iris
Sans attendre exprima son horreur;
Et commença pour elle un éternel supplice,
Celui de vivre dans la laideur…

Refrain 

Prenant alors tous les fragments brisés
La femme s’enfuit vers de lointaines contrées;
Et s’établit dans une chaumière usée
À tenter en vain de réparer son passé…

Ainsi s’éteignit la plus belle femme du Monde
Grâce à un miroir de vérité;
Car on a beau avoir les plus beaux attraits
Même à l'intérieur, on ne peut être parfait...